le nouvel ordre animal

Notre monde a sombré dans une obscurité apocalyptique. Les animaux, autrefois amis, sont devenus de redoutables prédateurs envers les humains. Pour survivre, les rescapés se sont regroupés dans sept Bulles à travers la France. Parmi eux se trouve Léonie, une étudiante en médecine, enceinte malgré elle, confrontée à un choix déchirant : garder son bébé ou mettre fin à ses jours dès sa naissance. Des dirigeants se sont imposés en maîtres incontestés, avides de pouvoir et de contrôle absolu. Ils exploitent des enfants surdoués pour découvrir la solution qui les sauvera tous. La peur et l’incertitude déchirent l’humanité. L’avenir se perdra-t-il dans ce cauchemar sans fin ?

couverture livre impuissante

À propos du livre

Qu’est-ce qu’il y a à l’intérieur

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Dystopie

Perte de liberté

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Post-apocalyptique

Anéantissement

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Animaux

prédateurs

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Nouveaux dirigeants

Oppression

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Survie

Espoir

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Dilemmes

Choix déchirants

PROLOGUE

Du jour au lendemain, nous avons tout perdu ! Notre liberté, nos technologies, nos avancées… Nous avons dû quasiment repartir à zéro !
Ça a commencé par nos animaux de compagnie puis cela s’est propagé jusqu’à toucher toutes les bêtes du monde ! Les trois quarts de la population ont été décimés en seulement deux ans.
Aujourd’hui, nous survivons dans une cage dorée à l’abri de tout danger… enfin, c’est ce que l’on veut nous faire croire. Dans notre Bulle, nous ne craignons plus les menaces de l’extérieur, mais nous sommes à la merci de nos nouveaux dirigeants, prisonniers d’une nouvelle réalité, où la survie se montre plus difficile que jamais.
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CHAPITRE 1 :
LE COMMENCEMENT

Année 2054
Comme tous les matins, je rejoins ma mère dans sa hutte de fortune pour vérifier son état de santé. Cette année, l’hiver est rude, les feux de camp ne suffisent pas pour nous réchauffer correctement. Je me déplace difficilement entre les bidonvilles et les genres d’abris fabriqués avec des débris que les gardes ont pu trouver à l’extérieur. Nous ne possédons plus d’eau chaude, plus de chauffage, plus aucun confort de notre ancienne vie. Mais à la différence de certains, nous avons encore la chance d’être vivants. Étrangement, ce qui me manque le plus ce sont les nuisances sonores ; les voitures, les travaux, les sirènes des gyrophares. Mais également les chants des oiseaux, le miaulement d’un chat. Je rêve d’entendre un moustique voler autour de mes oreilles en plein été. Cette énorme Bulle en verre nous sauve du monde extérieur, mais nous tue à petit feu par la même occasion. Au départ, notre moral était mêlé entre la joie d’être en vie et la tristesse d’avoir tout perdu. Puis au fur et à mesure que les mois s’écoulaient, la faim, le froid, la peine ont emporté les plus faibles d’entre nous. Certains n’acceptaient pas ce chaos et ont préféré se donner la mort. Nous les survivants comme on se nomme, nous nous trouvons entassés les uns sur les autres, tout autour d’une gigantesque Tour avec des vitres teintées. Les seules personnes qui y résident sont les soldats, les scientifiques, les dirigeants et quelques enfants enlevés à leurs parents. Tout ce que nous savons de cette Tour, c’est qu’elle sert à maintenir la Bulle active en dispersant de l’électricité continue sur la surface extérieure. Toute l’énergie y est concentrée en alimentant des batteries dispersées à travers notre camp proche des parois. Ne croyez pas que notre place ici est un coup de chance, loin de là. Nous avions été sélectionnés par le métier que nous pratiquions ou grâce à nos parents. Tous les gens appartiennent à un rang bien déterminé. Les scientifiques, les chercheurs, les généticiens, les médecins, quelques anciens employés d’une centrale nucléaire. Ils ont établi ce camp juste à côté de cette dernière, ce qui nous fournit l’électricité pour notre protection. Il y a également des enseignants qui, en plus de tenir une école aménagée, réalisent des tests de QI sur des enfants âgés de six ans. S’ils se montrent plus intelligents que la moyenne, les dirigeants les enlèvent aux parents pour les installer dans la Tour et nous ne les voyons plus jamais. Afin d’éviter une émeute, ils nous ont expliqué que c’est pour notre bien. Les enfants surdoués agiront sur notre avenir et pourraient trouver un remède dans le but que les animaux redeviennent ce qu’ils étaient.
Il y a à peine deux ans, tout a foutu le camp. Toutes les bêtes sans exception se sont retournées contre les humains. Ils ne s’attaquaient plus entre eux, mais ils s’organisaient pour nous anéantir. Je n’ai pas vraiment pu être témoin de tout ce massacre. Avec ma mère, nous avions été les premières à être arrivées dans cette structure. Je venais d’avoir tout juste vingt-deux ans.
Enfin, je me trouve à deux pas de la hutte de ma mère quand un homme me barre la route. Il fait partie des ouvriers, ingénieurs et agriculteurs. Sans eux, notre camp ne ressemblerait pas à ça. Ils nous ont permis d’obtenir de l’eau potable grâce à un système qu’ils ont fabriqué avec des matériaux qui leur tombaient sous la main. Et surtout, ils nous évitent de mourir de faim, même si en hiver cela devient plus difficile. Nous devons nous restreindre pour ne pas épuiser nos réserves avant que les nouveaux légumes et fruits repoussent au début du printemps.
— Salut, ma jolie. Tu ne voudrais pas te réchauffer un peu sous ma tente avant de rejoindre ta mère ? Je lève les yeux au ciel. Je n’ai pas dit non plus que c’était des gens corrects. Certains ont sombré dans l’alcool de contrebande. Malheureusement, ou heureusement, même en pleine fin du monde, il y aura toujours des individus qui fabriqueront de la gnôle. La plupart des personnes qui la consomment régulièrement le font pour oublier dans quel merdier nous vivons. Pour ma part, je les trouve lâches et leur comportement me répugne.
— Tu rigoles ! Si j’ai le malheur de mettre un pied dans ton taudis, j’attraperais à coup sûr le typhus ou pire. — Encore une qui se croit au-dessus des autres ! N’oublie pas, ma jolie, que si tu as un confort d’hygiène, c’est grâce à moi en partie.
— Alors pourquoi n’en profites-tu pas ? Tu as tellement de crasse qu’on ne distingue même plus la couleur de ta peau.
Il fronce ses sourcils noirs en me lorgnant méchamment. Il se rapproche de moi avec une démarche de cowboys. Je le suis du regard et m’apprête à me défendre. Il plisse son front dégarni en arquant ses yeux, surpris de ne pas me voir me sauver à toutes jambes.
— Léonie ! Quand est-ce que tu apprendras à tenir ta langue ? Et toi, tu n’as pas honte de chercher une jeune femme enceinte !
L’homme, hébété, fixe mon ventre. Je soulève mes multitudes de couches de vêtements pour qu’il aperçoive mes huit mois de grossesse en lui décochant un splendide sourire.
— Je ne le savais pas. Mais, expliquez à votre fille qu’elle finira par avoir des ennuis en répondant de la sorte.
— Non, mais oh ! Il se fout de moi, lui ! rétorqué-je en riant jaune.
— Léonie ! Ça suffit ! Viens dans ma hutte, nous devons parler.
Je fixe l’homme quelques secondes puis rejoins ma mère qui m’attend les bras croisés. En passant à ses côtés, je lève les yeux au ciel puis m’assois sur son matelas surélevé par deux palettes afin de moins ressentir l’humidité du sol. Elle se plante devant moi en soufflant.
— Quoi ? Tu sais très bien que si je ne réponds pas à ce genre d’individu, ils continueront en croyant que je ne sais pas me défendre et c’est là que ça peut devenir dangereux.
— Tu ne dois pas penser qu’à toi, tu as un bébé dans le ventre. Il suffit d’un mauvais coup…
— Oui, justement ! C’est facile pour toi, tout le monde te respecte. Notre place ici, on le doit à mon père, sans lui, on serait déjà mortes, dévorées et déchiquetées par les animaux.
Elle secoue la tête de droite à gauche, quelques petits cheveux gris se détachent de son chignon et se dressent en épis. Je comprends qu’elle devait encore dormir quand elle m’a entendue échanger avec l’homme et qu’elle s’est coiffée précipitamment. Les traits sur son visage paraissent de plus en plus fatigués au fur et à mesure que les mois défilent. Le petit éclat qu’on pouvait voir par le passé dans ses yeux gris s’efface et son dos se voûte à force de rester en permanence recroquevillée sur elle-même pour se protéger du froid. Malgré ma grossesse, ma mère baisse les bras. Elle tire une caisse en bois et s’assoit face à moi.
— Ma fille, tu n’as rien compris. Toi aussi, tu as été choisie. Tu étudiais la médecine quand tout a commencé. Ils ont besoin de gens comme toi.
— Je ne crois pas, il y avait beaucoup plus de médecins expérimentés qui auraient pu prendre ma place. Elle ne répond pas et me dévisage. Je sais depuis toute petite qu’on me cache quelque chose, mais quoi ? — Pourquoi papa a-t-il mis fin à ses jours ? demandé je, d’une voix hésitante.
Elle soupire et déclare d’un ton sérieux :
— Léonie, il faut que tu m’écoutes attentivement…

CHAPITRE 2 :
L’AVERTISSEMENT

Année 2054
Cette fameuse ride d’inquiétude traverse son front, elle réfléchit et cherche ses mots. Une boule se forme au creux de mon estomac, je sens que ce qu’elle a à m’avouer ne va pas me plaire. Je lui attrape les deux mains pour lui donner le courage de se lancer. Elle plonge ses yeux accablés dans les miens.
— Ton père n’était pas n’importe qui. En plus d’être un homme brillant, c’était le meilleur généticien et biochimiste de son temps. Je me souviens encore de notre rencontre comme si c’était hier, prononce-t-elle en souriant. On se trouvait dans la même université où il étudiait la génétique avec une curiosité insatiable. Alors que nous peinions à suivre nos cours, ton père jonglait entre plusieurs options aisément. C’était incroyable à voir. Je n’aurais jamais pensé qu’il s’intéresserait à une fille comme moi, timide et discrète. Tandis que lui était un audacieux, il parlait sans détour et ne craignait rien.
À ces mots, je rigole. Elle se lève pour s’asseoir à mes côtés et me caresse la joue.
— Oui, tu lui ressembles beaucoup, mais cela lui a coûté son lot de soucis tout au long de sa vie. Pendant qu’il poursuivait ses études, j’ai dû interrompre les miennes à la suite de la perte tragique de mes parents après un accident de voiture. Une mort, hélas, banale à l’époque. Malheureusement, on ne décède plus pour les mêmes raisons aujourd’hui. Bref, soupire-t-elle, ton père avait promis de financer mes études une fois qu’il aurait terminé les siennes et trouvé un travail. Un engagement qu’il a su tenir. J’ai finalement abouti dans le domaine médical et réalisé mon rêve de devenir infirmière. Nous avions passé des années heureuses, malgré nos petits conflits, cependant quel couple n’en rencontre pas.
— De quel genre ? demandé-je, curieuse.
— En plus d’être infirmière, j’avais découvert que je pouvais guérir avec mes mains.
— Oui, comme aujourd’hui. Tu es une magnétiseuse. Elle éclate de rire, je la fixe surprise.
— Va faire croire ça à un brillant scientifique, pour lui, tout avait une explication. La magie n’existe pas ! clame t-elle en imitant, je présume, la voix de mon père. Donc voilà l’origine de nos disputes. Puis la guerre a éclaté et le gouvernement a appelé tous les hommes valides à rejoindre les rangs. Ton père aimait son pays, mais de mettre sa future famille en sécurité était sa priorité. Voilà ce qui l’a poussé à y participer malgré mes pleurs et mes supplications. Cette année a été la plus atroce et la plus longue de ma vie. Chaque jour, je courais à la boîte aux lettres, espérant recevoir un de ses courriers. Les téléphones et les ordinateurs étaient interdits pour éviter les fuites, et leurs supérieurs lisaient tout ce qu’ils écrivaient avant de les envoyer à leurs proches. Je ne pouvais pas m’empêcher de craindre le pire. J’ai vu de nombreuses épouses, sœurs ou mères, pleurer la perte de leur être cher. Quand il est finalement rentré à la maison, je me suis sentie comme la femme la plus chanceuse. Mon mari se trouvait là, devant moi et en
bonne santé. Seulement au bout de quelques jours, j’ai compris que ce n’était plus le même homme, la guerre l’avait changé ! Mon époux tel que je le connaissais était en réalité mort.
— Que lui était-il arrivé ?
Elle se lève puis me tourne le dos. C’est la première fois que ma mère se confie sur son passé avec mon père. Je n’ose pas insister et attends la suite de son récit. Elle serre ses bras contre elle en inspirant fortement.
— Il a commencé à travailler pour le gouvernement, la guerre lui avait ouvert les yeux. Il souhaitait que plus personne ne soit obligé d’affronter ce genre de cauchemar.
— Il expérimentait quoi pour eux ?
— Aucune idée, c’était classé secret défense. Il lui était interdit d’en converser même avec moi. Tout ce qu’il a pu me renseigner, c’était que s’il parvenait à mettre ses expériences en application, la France deviendrait numéro un de la puissance mondiale. Pendant plusieurs mois, je ne le voyais presque plus, il passait le plus clair de son temps dans son laboratoire. Même quand je lui ai annoncé ma grossesse, il n’a manifesté aucune réaction. Petit à petit, je sombrais dans une solitude profonde, j’en étais même venue à penser qu’il devait avoir une maîtresse. Il ne participait pas à mes échographies, il n’a pas voulu connaître ton sexe. Plus le temps avançait et plus j’avais l’impression d’être une femme célibataire qui allait accoucher d’un bébé. Son comportement devenait froid et distant. Je ne ressentais que de la tristesse, mais je ne pouvais me plaindre à personne. Moi, mon mari était rentré de la guerre, beaucoup d’épouses m’enviaient. Comment parvenir à leur expliquer que je vivais un cauchemar depuis qu’il était revenu ?

— Peut-être que d’autres femmes enduraient la même chose que toi ?
— Oui, sans doute, soupire-t-elle. Tu te montres bien plus intelligente que moi à ton âge. Toi, tu l’aurais su et tu aurais parlé, mais je n’ai pas ton tempérament et ton courage.
— Que s’est-il passé par la suite ?
Elle se retourne face à moi et je peux voir ses larmes couler, laissant une trace blanchâtre derrière elles le long de ses joues. La peine me submerge instantanément. Je n’imaginais pas la souffrance qu’elle transportait tous les jours due à son vécu.
— Un soir, pas longtemps avant mon accouchement, j’ai craqué. Je pense que mes hormones m’ont aidée à lui avouer ce que je ressentais par rapport à son attitude. C’est à ce moment que j’ai enfin pu le comprendre. Dans leur famille, tous les hommes arrivés à un certain âge subissent une régression mentale. Et la date fatidique ne se trouvait plus très loin pour lui. Il devait finir son projet avant que cela ne se produise, voilà pourquoi il donnait tout son temps à la science et à ses expériences. Et moi qui pensais qu’il avait une liaison avec une autre femme. J’aurais finalement préféré cela. Puis tu es venue au monde. Il lui a fallu six mois pour réaliser que tu n’étais pas un garçon et il a enfin pu se détendre. Mais son état mental devenait critique. Le jour avant sa mort, il m’a demandé de te raconter son histoire et surtout de t’avertir de ne jamais enfanter un garçon. Après ces mots, il était parti au travail comme à son habitude. Et deux heures plus tard, on m’a appelée pour me prévenir que
son laboratoire avait pris feu et qu’il s’était tiré une balle dans la tête. Et c’est à ce moment que j’ai réalisé ce que ça signifiait d’être seule avec un bébé d’un an.
Je réfléchis à ses dernières paroles pour m’assurer d’avoir bien compris.
— Est-ce que tu es en train de m’avouer à demi-mot que si j’accouche d’un garçon je ne devrais pas le garder ?

— Non, de le tuer !
— Je ne pourrais jamais réaliser une telle chose ! m’emporté-je en me levant de son lit.
— Cet enfant, tu ne l’as jamais désiré et tu ne sais même pas qui est le père.
— Parce que j’ai été violée, ça donne une raison pour tuer ce bébé qui n’a rien demandé !
— Non ! Tu lui éviteras l’enfer que ton père a vécu à la fin de sa vie. Et cette pathologie s’arrêtera également grâce à toi.
— Je ne pourrai pas !
Ma mère baisse les yeux vers mon ventre puis pose sa main dessus.
— Je m’en doutais, voilà pourquoi mon amie Éliane le réalisera pour toi. C’est elle qui t’assistera pendant ton accouchement. Si c’est un garçon, tu n’auras même pas besoin de le voir.
Je la dévisage, comment pouvait-elle se montrer aussi cruelle ? Je lui retire sa main de mon ventre sans la lâcher des yeux.
— C’est mon bébé, c’est à moi de décider.
— Tu n’as que vingt-quatre ans, tu n’as pas la maturité pour comprendre ce qui peut lui arriver. Il va naître et ce sera l’un des plus intelligents d’entre nous. À six ans, le dirigeant de notre Bulle te l’enlèvera. Il grandira sans connaître son histoire et quand il atteindra la trentaine, il perdra la tête. On le tuera ou il se donnera la mort. C’est ça que tu souhaites pour lui ?
— Pourquoi ne pas m’en avoir parlé avant ? J’aurais pu prendre des cachets pour m’en débarrasser tout au début. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ? m’énervé je contre elle.
— L’âge que tu avais quand ton père nous a quittés t’a empêchée de ressentir de la peine ou le manque de ce dernier. Lorsque je te voyais grandir, je me sentais rassurée de ton évolution bien qu’il ne soit pas avec nous. À l’instant où le chaos a commencé et que ces soldats sont apparus de nulle part pour venir nous arracher à notre vie afin de nous débarquer dans cet endroit, tu as perdu pied. Te rappelles-tu dans quel état psychologique tu te trouvais ?
— Bien sûr ! Mais ma réaction était normale. J’avais tout perdu ; mes amis, mes voisins, mes habitudes, mes affaires, mes photos, on nous a tout enlevé du jour au lendemain.
— Et encore, tu n’as pas vu le massacre à l’extérieur. Certaines personnes qui logent ici ont pu observer leurs proches mourir devant leurs yeux.
— Où veux-tu en venir ?
— Tu as mis des semaines pour te rétablir de cette tragédie et heureusement que tu n’es pas du genre à baisser les bras. Mais, lorsque j’ai appris, il y a huit mois, qu’un homme, ou plusieurs, avait profité de jeunes femmes, j’ai supplié Dieu que tu n’en fasses pas partie. Je suis rentrée dans le centre de soins en tremblant et en priant pour ne pas t’y trouver. Mais quand je t’ai vue sur ce brancard avec les larmes aux yeux en cherchant un visage familier, mon monde s’est écroulé. On avait touché à ma petite fille ! On l’avait salie ! Une haine m’a entièrement emplie et je ne pensais qu’à une chose, tuer cet homme qui avait osé poser les mains sur toi ! Vous aviez été dix à avoir subi cet acte impardonnable, combien ont survécu après ça ?
— Il n’y a que moi.
— Pourquoi ? Parce que tu as été la seule assez forte pour accepter cette grossesse et être passée au-dessus de ce viol.
— Parce que j’ai eu la chance de t’avoir comme mère, tu m’as aidée à me relever. Les autres, elles n’ont pas eu cette opportunité, leurs parents avaient honte et réagissaient comme si de rien n’était.
— Voilà pourquoi je n’ai pas pu en discuter avec toi auparavant, tu n’aurais pas compris à ce moment-là.

— Tu m’as aidée à accepter ce bébé en sachant que j’aurais une chance sur deux de le garder. Tu aurais dû me l’avouer. Maintenant, c’est trop tard, je ne veux pas voir mon enfant mourir.
— Je te promets que tu ne verras rien du tout. Éliane s’en chargera.
— Comment peux-tu en être si sûre qu’elle y arrivera ?

— Nous n’avons droit qu’à deux enfants maximum. Quand les parents obtiennent leur deuxième bébé et que c’est encore une fille, que crois-tu qu’ils décident ? Ils veulent perpétuer leur nom de famille sachant qu’il ne reste plus grand monde sur cette terre. Par conséquent, c’est Éliane qui s’occupe de ce genre de chose.

— C’est immonde ! Je commence à comprendre pourquoi les animaux ont décidé de tous nous anéantir !
— Léonie, réfléchis à l’avenir de cet enfant et imagine les malheurs que tu vas lui imposer dès sa naissance. Pourrais-tu vivre avec cette responsabilité et cette culpabilité en toi ? Si je me trouvais à ta place, garçon ou fille, je n’aurais pas gardé ce bébé.
— Il fallait y penser avant ! Et tu n’es pas à ma place ! Je crois qu’à vingt-quatre ans, je peux prendre ma décision toute seule.
— S’il te plaît, promets-moi au moins de bien y réfléchir.
— Oh, oui ! Ne t’inquiète pas, je vais bien réfléchir, maman !

chapitres

11

chapitres

Pages

101

Pages

Explorez un monde apocalyptique où les animaux deviennent des prédateurs. Léonie, enceinte malgré elle, doit faire un choix déchirant. Une intrigue qui explore la survie, la moralité et la lutte pour l’humanité.

A propos de l’auteur.

Julie Bonniaud est une auteure dont l’écriture est empreinte de mystère et de magie. Elle a publié plusieurs livres qui nous transportent dans des univers imaginaires, peuplés de créatures surnaturelles et de phénomènes étranges.

Dans ses ouvrages, Julie Bonniaud explore les différentes facettes de l’imaginaire, en s’intéressant notamment à la psychologie des personnages et à leurs relations complexes. Elle aborde également des thèmes plus généraux tels que le fantastique et les phénomènes paranormaux.

En plus de son travail d’écriture, Julie Bonniaud participe activement à des salons et à d’autres événements littéraires. Si vous souhaitez en savoir plus sur son univers envoûtant, vous pouvez la retrouver sur les réseaux sociaux.

Grâce à son travail minutieux de recherche et à sa plume élégante, elle nous offre une véritable immersion dans son univers mystérieux et captivant. Ses descriptions détaillées des lieux, des environnements et de ses personnages permettent au lecteur de s’immerger complètement dans ses histoires et de vivre des aventures extraordinaires.

Julie Bonniaud

trailer de la saga Le nouvel ordre animal

Livre à venir !

Une histoire post-apocalyptique sous forme de petites séries sortie du tome 2 prévue pour février 2024

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